Oui, on a tous nos expériences horribles avec l’administration française. Je pense que pendant les cinq années où j’ai vécu à Paris, je n’ai pas eu une seule expérience positive.
Toutefois, je pense aussi qu’il n’est pas constructif de généraliser ceci à toute la France. Comme souvent dans les parties “oubliées” du pays, les choses sont différentes.
Par exemple, dans ma ville natale, quand on a affaire à l’administration, figurez-vous que quand on traite les employés comme des êtres humains et pas comme des robots sans cœur, presque toujours, ils vont se comporter comme des êtres humains et pas comme des robots sans cœur. Étonnant, non ? Il se trouve que les employés sont aussi tout aussi victimes des aberrations du système que nous. Parfois (par exemple à Paris) la frustration qu’ils éprouvent se traduit souvent par une projection sur les gens avec qui ils doivent traiter. Parfois aussi (dans les petites villes), cela se traduit par un sentiment d’être dans la même galère et donc de se serrer les coudes. Bien entendu, il y a des exceptions partout, mais dans les grandes lignes, ça a toujours été mon expérience.
Un exemple sous la forme d’une petite aventure qui m’est arrivée, il y a 10 ans, juste avant que je ne quitte la France.
Mon passeport avait un petit problème. Le plastique recouvrant la photo était un petit peu endommagé. C’était le coin de la photo elle-même qui le “cisaillait” peu à peu. Pas malin.
Ça se voyait à peine, mais tôt ou tard ça allait devenir problématique, surtout le jour où j’allais vouloir entrer dans un pays dont les agents d’immigration sont un peu tatillons sur les règles. Par exemple au Japon où j’allais bientôt partir.
L’idée de me retrouver coincé dans la zone de débarquement d’un aéroport à l’autre bout du monde ne m’enchantait guère, je dois bien vous avouer.
Une après-midi, je me suis donc rendu à la mairie de ma ville et j’ai exposé mon problème à l’employée.
Elle m’a dit qu’effectivement ça pourrait devenir un problème. Je lui ai donc exprimé donc mon souhait de faire un nouveau passeport. Elle m’a répondu que d’accord et me donna la liste des documents à fournir ainsi que le formulaire à remplir.
Je m’apprêtai à lui dire au revoir, quand elle m’arrêta :
“Attendez ! En fait, votre passeport n’est pas assez endommagé pour qu’un renouvellement soit accepté.”
Je me suis arrêté quelques secondes, réfléchissant à ce qu’il convenait de faire.
Sans rien me demander, elle me prit simplement le passeport des mains, l’ouvrit, et arracha à moitié la photo !
Puis, elle me le rendit avec un grand sourire :
“Voilà. Comme ça, il sera accepté. Bon week-end et à lundi !”
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